Acide lactique (lactate)

Acide lactique (lactate)Le lactate est la forme ultime de la dégradation anaérobie du glucose.
Cette réaction se produit lorsque les tissus manquent d’oxygène.
Le lactate sanguin augmente donc dans toutes les hypoxies sévères.
Les ions lactate sont utilisés pour la néoglucogenèse. Toute diminution de cette dernière (toute anomalie de stockage du glycogène) augmente également la lactatémie.

Indications :

• Recherche d’une acidose lactique devant une acidose métabolique, notamment chez le diabétique.
• Confirmation d’une glycogénose hépatique chez le nourrisson.

Prélèvement :

Prélever chez un sujet à jeun, au repos, car la lactatémie augmente après l’effort musculaire et après les repas.
Voie artérielle (comme pour les gaz du sang), ou à la rigueur ponction veineuse mais sans garrot sur tube contenant un inhibiteur de la glycolyse érythrocytaire (comme pour la glycémie).

Transport immédiat au laboratoire dans la glace pour dosage immédiat.

Valeurs usuelles :

Chez l’adulte :
• sang artériel :
< 90 mg/L (1 mmol/L)
• sang veineux :
50 à 180 mg/L (0,5 à 2 mmol/L)

Facteurs de conversion
mg × 0,011 = mmol
mmol × 90,1 = mg

Interprétation :

L’hyperlactatémie peut être due à une insuffisance respiratoire aiguë, un collapsus prolongé ou un choc – circonstances au cours desquelles l’acidose lactique est habituelle, mais peu recherchée.

Acidose lactique du diabétique :

L’hyperlactatémie caractérise l’acidose lactique du diabétique, qui s’observe chez un diabétique de type II à l’occasion d’une insuffisance cardiaque respiratoire ou rénale. Elle est suspectée devant un tableau d’acidose métabolique avec polypnée évoquant un « coma diabétique » mais sans corps cétoniques dans les urines.
L’acidose est très sévère. Dans le sang le pH avoisine 7, les bicarbonates sont < 10 mmol/L, la lactatémie est > 6 mmol/L.

Une lactatémie > 4 mmol/L est un signe de gravité faisant réserver le pronostic vital. Prévenez immédiatement l’équipe soignante.

Glycogénose hépatique :

Dans la glycogénose hépatique de type I, ou maladie de von Gierke, la lactatémie est augmentée, et la glycémie abaissée.
Cette affection, transmise sur le mode autosomique récessif, et due à un déficit en glucose-6-phosphatase, se traduit vers l’âge de trois ou quatre mois par une hypoglycémie chronique, un retard de croissance et une hépatomégalie due à l’accumulation du glycogène dans le foie.