Arrêt cardio-respiratoire

Arrêt cardio-respiratoireSIGNES CLINIQUES:

le malade est en état de mort apparente:

– perte de connaissance, brutale et complète.

– le malade ne respire plus ou gaspe.

– absence de pouls carotidien ou fémoral, absence de bruit du coeur à l’auscultation.

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:

* syncope.

* hypothermie profonde.

ETIOLOGIE:

* causes cardiaques:

– cardiopathie hypertrophique.

fibrillation ventriculaire (70%) ou tachycardie ventriculaire inefficace primitives.

– BAV primitif.

– dysplasie arythmogène du ventricule droit.

– syndrome du QT long.

– tamponnade, IDM ou insuffisance coronarienne, embolie pulmonaire, insuffisance cardiaque.

* causes respiratoires:

– corps étranger, oedème laryngé obstructif.

– dépression respiratoire suite à une intoxication médicamenteuse ou à une atteinte neurologique.

– pneumothorax suffocant, OAP, asthme aigu grave.

* causes accidentelles:

– intoxication au CO, intoxication par les fumées d’incendie, électrocution, noyade, hypothermie.

– hypovolémie.

– hypo ou hyperkaliémie.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES:

* scope, ECG:

– asystolie, rythmes idioventriculaires.

– FV, TV.

– rythme apparemment sinusal dans le cas d’une dissociation électromécanique.

– bradycardie extrême.

TRAITEMENT:

* alerter et noter l’heure de début de la réanimation.

* faire un choc électrique d’emblée si possible car la première cause est la fibrillation ventriculaire.

* mise en condition commune:

– placer le malade en décubitus dorsal sur un plan dur.

– donner un coup de poing vigoureux sur le milieu du sternum.

– enlever les prothèses dentaires et désobstruer éventuellement l’oro-pharynx, dégrafer cravate, chemise et ceinture, et mettre la tête en hyperextension.

– placer une canule de Guedel.

ventilation par bouche à bouche, ou au masque avec de l’oxygène pur à 12-20 insufflations/mn (si l’air ne passe pas faire une manoeuvre de Heimlich).

massage cardiaque à 80 ou 100 compressions par minute. (on peut utiliser la Cardiopompe Ambu).

    – alterner ventilation et massage:

       – si on est seul: 2 insufflations pour 15 compressions.

       – si on est deux sauveteurs: 1 insufflation pour 5 compressions.

    – mettre une voie veineuse:

       – la meilleure est la sous-clavière qui assure les pics sériques les plus élevés.

       – la plus rapide: la voie périphérique (veine jugulaire externe).

       – perfuser du sérum salé isotonique.

    – si voie veineuse impossible, utiliser la voie endotrachéale mais en utilisant des posologies plus élevées pour les médicaments (Adrénaline, Xylocaïne, Atropine):

       – 5 mg d’Adrénaline diluée dans 10 ml d’eau.

       – injecter cette préparation à l’aide d’une sonde d’aspiration trachéale le plus profondément possible puis insufflation de 2 à 3 grands volumes.

* traitements spécifiques, tout en continuant les gestes élémentaires de survie:

– si fibrillation ventriculaire (FV) ou si tachycardie ventriculaire (TV) mal supportée:

    – choc électrique externe d’emblée:

       – avec un défibrillateur manuel : commencer par 200 joules (J) (3 J/kg chez l’enfant), puis si échec, faire un nouveau choc à: 200 J, puis si échec à 360 J.

       – avec un défibrillateur semi-automatique.

    – puis intubation et pose voie veineuse.

    – si échec, Adrénaline: 1 à 3 mg IV/3 mn.

    – si échec, nouvelles défibrillations jusqu’à 3 chocs de 360 J.

    – puis, si échec: Xylocaïne, 1 mg/kg IV.

    – si échec, nouvelle série de 3 chocs électriques de 360 J.

    – si échec, bicarbonates: 1 mmol/kg IV toutes les 10 minutes.

    – si échec, retour à l’adrénaline IV.

    – si succès, faire en préventif: Xylocard 1-3 mg/mn ou Cordarone 600 mg/j à la seringue électrique.

– si asystolie:

    – Adrénaline: 1-3 mg IV à renouveler éventuellement toutes les 3 minutes.

    – Bicarbonates molaires au bout de 15 minutes sur une autre voie que l’adrénaline à la posologie initiale de 1 mEq/kg soit 1 ml/kg IV puis ½ mEq/kg/15 mn.

– si bradycardie importante:

    – Adrénaline: 1 à 3 mg IV à renouveler éventuellement toutes les 3 minutes.

    – si échec, Atropine: 1 mg IV/3 mn (dose totale maximale: 0,05 mg/kg).

    – si échec: entraînement électrosystolique.

– si torsade de pointe:

    – Sulfate de magnésium: 1,5-3 g IV lente en 2 mn puis 6-12 g/24 h à la seringue électrique.

– si dissociation électromécanique ou ryhtmes idioventriculaires:

    – Adrénaline: 1-3 mg IV à renouveler éventuellement.

    – Bicarbonates-molaire 8,4%: 100-200 ml en 10 mn, au bout de 15 minutes, toutes les 10 minutes.

    – traitement étiologique.

* surveiller la disparition de la mydriase, la recoloration, le retour du pouls toutes les 2 minutes.

* éviter l’injection de Calcium, de barbituriques, de Glucosé plus nocifs que bénéfiques.

* durée officielle de la réanimation sans efficacité: 20 mn sauf si noyé, hypotherme, enfant où on poursuit la réanimation plus longtemps.

* hospitalisation dès que possible si récupération.