Surveillance d’un patient valvulaire

Attention :

• Tout valvulaire doit consulter un cardiologue une fois par an.

• L’échocardiographie-doppler est la technique de surveillance la plus précise.

• La prophylaxie de l’endocardite infectieuse n’est plus systématique dans la plupart des cas, mais une vérification dentaire périodique est impérative (2 fois par an).

• Eviter piercing, tatouages.

• Hémocultures au moindre doute

Valve biologique et mecanique
Valve biologique et mecanique

Clinique :

Que le patient soit opéré ou non, la surveillance porte sur :

– l’apparition ou l’aggravation des signes fonctionnels,

– l’apparition de signes d’insuffisance cardiaque, d’une fièvre inexpliquée

– la modification de l’auscultation habituelle (à bien détailler), en sachant que l’auscultation chez les porteurs de prothèses est difficile +++ (prothèse aortique : souffle diastolique toujours pathologique),

– la recherche et le traitement de tout foyer infectieux +++.

Paraclinique :

La surveillance comporte ECG et échocardiographie-Doppler annuels, ou plus rapprochés si la valvulopathie est grave ou évolutive. En cas de valvulopathie non opérée, elle a pour but de définir précisément le moment d’un traitement plus radical (chirurgie ++, ou éventuelle valvuloplastie percutanée pour le rétrécissement mitral).

Prophylaxie de l’endocardite infectieuse :

Vérification semestrielle de l’état dentaire.

Soins dentaires précédés de bains de bouche (HEXTRIL). L’antibiothérapie n’est impérative que chez les patients à haut risque d’endocardite ++ ou en cas d’état bucco-dentaire très délabré et mauvaise hygiène bucco-dentaire, et selon l’avis du dentiste.

Evoquer une endocardite en cas de fièvre prolongée inexpliquée chez tout valvulaire ++ et faire des hémocultures +++

Traiter énergiquement par antibiotiques toute infection intercurrente.

En cas d’actes portant sur les voies aériennes supérieures et lors de soins dentaires

surveillance d'un patient valvulaire - 1

Lors de soins dentaires et actes portant sur les voies aérodigestives supérieures avec anes­thésie générale

surveillance d'un patient valvulaire - 2

Lors d’interventions urogénitales et digestives

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Cette antibioprophylaxie concerne les cardiopathies à haut risque (patients porteurs de prothèses valvulaires, antécédents d’endocardite infectieuse, cardiopathie congénitale cya­nogène).

On peut aussi l’appliquer à des cardiopathies à risque dit « modéré » (bicuspidie aortique, sténose aortique, insuffisance mitrale ou aortique significative, cardiomyopathie obstructive, cardiopathie congénitale non cyanogène – sauf la communication interauriculaire qui ne se complique pas d’endocardite), sur un terrain diabètique ou immunodéprimé, et comme on l’a dit, en cas de mauvaise hygiène bucco-dentaire.

Les gestes nécessitant une antibioprophylaxie chez ces sujets sont :

– buccodentaires : toutes les interventions,

– ORL : amygdalectomies, adénoïdectomies, intubations nasotrachéales,

– gastro-intestinaux : dilatations oesophagiennes, laser oesophagien, sclérose de varices oesopha­giennes, coloscopies et rectosigmoïscopies en cas de lésion cancéreuse, intervention digestive portant sur un organe infecté (colon, vésicule…). Cholangiographies rétrogrades, coloscopies et rectosigmoïdoscopies,

– urogénitaux : manoeuvres urétéro pyélocalicielles, interventions et biopsies portant sur prostate et voies urinaires, lithotripsies,

– cutanées : geste portant sur un tissu infecté.