Neuropathies périphériques

1- Polynévrite éthylique :

Toxicité directe de l’alcool ; carence en vitamine B1 (thiamine), en B6 (pyridoxine), en PP (niacine) et en folate. Sensitivomotrice au niveau des membres inférieurs. Abolition des achilléens contrastant avec une vivacité des rotuliens (au début). Pas de troubles sphinctériens. Syndrome de Korsakoff ; neuropathie optique rétrobulbaire ; augmentation des GGT et du VGM.

2- Neuropathies toxiques :

* Plomb : Atteinte surtout motrice ; mononeuropathie multiple débutant aux membres supérieurs (surtout pseudo-radiale)

* Arsenic : axonopathie distale sensitivo-motrice

* Mercure : ganglionpathie ; réduction du champs visuel ; ataxie (surtout tremblement)

* Médicaments : vincristine, cisplatine, isoniazide (axonopathie distale sensitive par action sur la vitamine B6), métronidazole, nitrofurantoïne, chloroquine, lithium, sels d’or, D-pénicillamine, amiodarone (démyélinisante), pyridoxine (vitamine B6)…

3- Neuropathies diabétiques :

* La polynévrite sensitive est de loin la présentation la plus fréquente ; il s’agit d’une polyneuropathie axonale chronique, symétrique qui survient généralement chez des patients dont le dont le diabète évolue depuis plus de 5 ans. L’atteinte prédomine sur les modalités douloureuses et thermoalgiques (fibres myélinisées de petit diamètre et fibres amyéliniques). Une aréflexie achilléenne est fréquente ;

* Il existe souvent une hyperprotéinorachie

* Une dysautonomie est souvent associée : gastroparésie, diarrhée, hypotension orthostatique, impuissance, troubles vésicaux,

* Les neuropathies focales et multifocales sont plus rares et peuvent touchés tous les troncs nerveux

* Les nerfs crâniens sont souvent atteints surtout le III et le VI

* Une atteinte douloureuse et amyotrophiante du nerf crural est fréquente (de bon pronostic)

Neuropathies périphériques
Neuropathies périphériques

4- Neuropathie endocrinienne :

* L’acromégalie et l’hypothyroïdie peuvent être à l’origine d’un syndrome du canal carpien par infiltration locale

* Plus rarement, l’hypothyroïdie peut provoquer des polyneuropathies

* De rares neuropathies peuvent s’observer au cours d’hyperlipidémies sévères

5- Neuropathies de l’insuffisance rénale :

Il s’agit le plus souvent d’une axonopathie sensitivo-motrice distale ; la transplantation rénale a un effet bénéfique ; l’IR n’entraîne désormais que très rarement une neuropathie chez les patients dialysés.

6- Neuropathies infectieuses :

* VIH : la sérologie du VIH fait désormais partie du bilan de première intension d’une neuropathie périphérique (concerne ⅓ des patients). Polyradiculonévrite aiguë (avec hypercytorachie) ; mononeuropathie multiple (vascularite nécrosante) ; polyneuropathie axonale distale

* Borreliose : tableau de méningoradiculonécrite (maladie de Lyme)

* Lèpre : bacille de Hansen (Mycobacterium lepræ)

* Diphtérie : un tableau clinique identique au syndrome de Guillain-Barré ; une méningite lymphocytaire est habituellement associée.

* Mononucléose infectieuse : syndrome de Guillain-Barré ; multinévrite ; neuropathie sensitive

7- Neuropathies liées à un cancer :

* Syndrome de Denny-Brown (neuropathie sensitive paranéoplasique) : neuropathie sensitive douloureuse, d’évolution sub-aiguë avec ataxie, aréflexie, et parfois dysautonomie. Il existe souvent une hyperprotéinorachie ; le plus souvent cancer à petite cellule du poumon (dont elle précède sa découverte)

* Neuropathie sensitivo-motrice paranéoplasique : type Guillain-Barré (lymphome hodgkinien)

* Neuropathie radique

8- Hémopathies :

* Lymphomes : neuropathies axonales sensitivo-motrices, souvent douloureuses et asymétriques

* Leucémies (surtout lymphoïdes) par infiltration néoplasique

* Dysglobulinémies : neuropathie sensitive ataxiante avec atteinte préférentielle des fibres myélinisées de gros diamètre.

* PAN : atteint fréquemment le système nerveux périphérique

* Autres : LED ; PR ; syndrome de Sjögren

9- Autres causes :

* Maladie de Charcot-Marie-Tooth : Caractéristique commune : amyotrophie péronière ; L’atteinte motrice prédomine

* Sarcoïdose : paralysie faciale périphérique +++

* Maladie de système : PAN ; LED ; PR

NB : la carence en vitamine B6 n’est pas à l’origine de neuropathie périphérique que lors de traitement prolongé par isoniazide.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES :

A- LCR :

Hyperprotéinorachie -> 2 étiologies : diabète et polyradiculonévrite. Réaction lymphocytaire dans les méningoradiculite (sérologie VIH et maladie de Lyme).

B- EMG :

* Si atteinte axonale -> diminution des amplitudes des potentiels d’action avec respect des vitesses de conduction nerveuse

* Si atteinte démyélinisante : diminution des vitesses de conduction nerveuse (amplitudes respectées) ; allongement des latences distales ; blocs de conduction.

C- SÉROLOGIE :

* Sérologie de la VIH : systématique

* Hépatite B : dans un contexte de mononeuropathie multiple si une périartérite noueuse est suspectée

* Hépatite C : devant une mononeuropathie multiple ou une neuropathie axonale sensitive surtout en cas de cryoglobulinémie

* Campylobacter jejuni : en cas de suspicion de syndrome de Guillain Barré