Syndrome névrotique

* Ce sont des affections psychiatriques sans étiologie définie.

La perturbation prédominante est un groupe de symptômes que le patient juge indésirables (égodystoniques) entraînant une souffrance psychiatrique reconnue par le sujet.

Il n’y a pas de perturbation de la perception de la réalité et du contact.

Syndrome névrotique* Les symptômes névrotiques sont considérés comme l’expression de défenses destinées à protéger le Moi de l’angoisse engendrée par le conflit entre des exigences pulsionnelle contradictoires ou entre les exigences pulsionnelles et les exigences morales.

Ce sont des formations de compromis permettant d’éviter l’intrusion dans la conscience de représentation mentale ou d’affect inacceptables ou insupportables, tout en permettant une expression symbolique, par analogie ou par déplacement du conflit originel.

* Le névroticisme est la prédisposition héréditaire du système nerveux à réagir à une charge émotionnelle sous la forme de symptôme névrotique.

1- Personnalités névrotiques :

A- PERSONNALITÉ OBSESSIONNELLE :

– Méticulosité, ponctualité, perfectionnisme

– Tendance à la planification de l’existence

– Attachement excessif à l’ordre établi

– Le goût pour l’économie : parcimonieux (déteste le gaspillage) ; avare

– Autoritaire ; entêté

– Froideur émotionnelle

– Pôle psychasthénique : indécision

– Personnalité anankasique (indécision, prudence excessive, perfectionnisme, scrupulosité extrême, attitude excessivement conformiste, rigidité)

B- PERSONNALITÉ ANXIEUSE :

– Immature

– Dépendante de son milieu

– Inhibée ou évitante dans ces relations sociales.

C- PERSONNALITÉ HYSTÉRIQUE :

– Deux personnalités : personnalité histrionique et personnalité dépendante

– Histrionisme : besoin d’attirer l’attention ; intolérance à la frustration (doit être le centre d’intérêt en permanence)

– Théâtralisme (hyperexpressivité des affects et dramatisation de la réalité)

– Dépendance (demande infantile de protection) -> personnalité dépendante surtout

– Suggestibilité (pithiatisme) et psychoplasticité (effort pour ce conformer au désir de l’autre) -> contrairement à la psychorigidité

– Séduction érotisée ; dépendance affective ; troubles de la sexualité

– Hyperréactivité à l’entourage (labilité émotionnelle et thymique)

– Riche activité imaginative : rêverie, mythomanie

– Remaniements des souvenirs (amnésie, ecmnésie)

2- Névrose obsessionnelle :

+ Les obsessions sont anxiogènes et souvent en désaccord avec les principes moraux du sujet (égodystoniques) ; ils émanent de la vie psychique du sujet.

+ On distingue : les obsessions phobiques ; les obsessions idéatives ; obsessions impulsives (ou phobie d’impulsion -> peur d’agresser mais sans passage à l’acte).

+ Les rites compulsifs possèdent les mêmes caractères que l’obsession (en réponse aux pensées obsédantes). (Exp : Arithmomanie : compulsion de comptage). Elles soulagent de la note anxieuse engendrée par l’obsession.

+ Évolution vers la psychasthénie

+ On ne parle de TOC que lorsque la fréquence et l’intensité des symptômes sont telles qu’ils finissent par entraver les activités quotidiennes du sujet.

+ Les tics (maladie de Gilles de la Tourette) sont associés aux TOC chez l’enfant

+ Toute rumination anxieuse, toute idée fixe, toute manie de lavage, vérification ou autre est banale si elle est isolée et fugace.

+ Les obsessions se distinguent des phobies par la persistance de la crainte angoissante même en dehors de la situation redoutée.

+ Les antidépresseurs sérotoninergiques sont les plus efficaces

3- Névrose phobique :

+ La phobie a une valeur défensive contre l’angoisse dont elle permet le déplacement et la condensation sur des objets symboliques

+ Conduites contre phobiques : évitement de l’objet phobogène ; réassurances grâce à la compagnie d’un tiers. Elles tendent à s’aggraver progressivement

+ Phobie simple : peur d’un objet ou d’une situation n’ayant aucun caractère menaçant.

* Agoraphobie : plus fréquente chez la femme et débute entre 18 et 35 ans. L’anxiété se manifeste lorsque le malade se retrouve dans des endroits où il pourrait difficile de s’échapper (lieux publics…) ; toute situation où l’on se retrouve seul loin de son domicile.

L’anxiété anticipatoire est toujours marquée. Association possible à des crises de paniques.

* Phobies sociales : début plus précoce que l’agoraphobie. Prédomine chez l’homme. Peur de prendre la parole en public (…), peur du regard des autres. Ces phobies s’accompagnent de distorsion cognitive (perte de l’estime de soi, crainte d’être critiqué, jugé).

4- Névrose hystérique :

– Elle fait partie des psychonévroses de transfert ou névroses structurées liées à des conflits en rapport avec le développement affectif précoce et la sexualité infantile.

– Les conflits psychiques inconscients viennent se symboliser dans les symptômes corporels ou psychiques, polymorphes => conversion

– Les troubles somatoformes (….une belle indifférence et beaucoup de détails) et la somatisation font partie de la névrose hystérique

TROUBLES DISSOCIATIFS DE CONVERSION :

+ Amnésie dissociative (le plus souvent antérograde) c’est une amnésie sélective

+ Stupeur dissociative (états crépusculaires ou catatoniques hystériques) -> immobilité prolongée

+ Etats de trans et de possessions

+ Troubles dissociatifs de la motricité et des organes de sens (impotence fonctionnelle ; convulsions dissociatives sans morsure de la langue, ni perte d’urine ; crise syncopale ; anesthésie dissociative….)

+ Syndrome de Ganser : associe réponse à côté, amnésie, désorientation et des troubles dissociatifs.

5- Autres névroses :

* NÉVROSE ASTHÉNIQUE : (ou neurasthénie) l’asthénie est une fatigue pathologique (sentiment douloureux avec difficulté à agir) sans cause immédiate. Elle associe la présence de plaintes et de préoccupations persistants concernant soit une fatigue accrue après des efforts mentaux ou physique. Courbature, étourdissement, céphalées de tension, dyspepsie, inquiétude, anhédonie (perte du plaisir) et troubles du sommeil.

* NÉVROSE POST-TRAUMATIQUE : après un temps de latence variable du traumatisme (< 6 mois), le sujet va présenter des symptômes spécifiques ou non et une réorganisation de sa personnalité.

– Réviviscence à l’état conscient (flash back) ou sous forme de cauchemar de la scène traumatique (déplacement, condensation) ; rumination mentale

– Symptômes non spécifiques (anxiété, asthénie, inhibition, dépression, conversion hystérique, phobie sociale, idéalisation, ulcère gastroduodénal…)

– Réorganisation régressive de la personnalité : repli et inhibition ; dépendance ; attitude de revendication (sinistrose)