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Fièvres hémorragiques virales

Fièvres hémorragiques virales

Fièvres hémorragiques virales

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– Sont regroupées sous ce terme une douzaine de maladies d’étiologies et de mode de transmission variés présentant des signes cliniques communs.

– La dengue hémorragique est une fièvre hémorragique virale qui fait l’objet d’un chapitre spécifique.

Signes cliniques :

– Syndrome commun :

• fièvre supérieure à 38,5°C

• courte rémission à J3-J4

• signes hémorragiques (purpura, épistaxis, méléna, hématémèse)

– Les signes cliniques sont souvent très peu spécifiques, leur sévérité varie selon l’étiologie.

Laboratoire :

– Envoyer un prélèvement de sang total pour le diagnostic sérologique au laboratoire de référence (ex : Institut Pasteur). Joindre une description clinique.

– Protection lors du prélèvement (gants, lunettes, etc.).

– Utiliser un triple emballage pour le transport : envelopper d’un papier absorbant le tube contenant l’échantillon de sang et le placer dans un récipient primaire, rigide et étanche (emballage n°1). La quantité de papier absorbant doit être suffisante pour pouvoir absorber la totalité du sang prélevé si un tube venait à casser. Placer ensuite le récipient primaire dans un récipient secondaire rigide et hermétique, adapté au transport des substances infectieuses (emballage n°2). Placer ensuite le récipient secondaire dans un emballage en carton rigide portant l’étiquette de risque biologique (emballage n°3).

– Le papier-filtre peut être utilisé. Il est plus facile à transporter mais le faible volume de sang ne permet de tester qu’un nombre limité d’étiologies.

Conduite à tenir :

Suspicion de fièvre hémorragique (cas isolé de fièvre avec signes hémorragiques en zone d’endémie) :

– Isolement : chambre isolée (ou à défaut paravents/cloisons) ; restreindre les visites (veiller à leur protection : blouses, gants, masque).

– Précautions standard d’hygiène :

Les règles élémentaires d’hygiène hospitalière doivent dans tous les cas être respectées. La plupart des cas de contaminations intra-hospitalières est due au non

respect de ces règles simples.

• gants pour prélèvements sanguins

• blouse lors des consultations et des soins

• gants de ménage pour manipulation de linge souillé

• lavage des mains

• procédures de sécurité des injections

– Compléter ces mesures non spécifiques par le port de masque et de gants lors de l’examen du patient, et de lunettes si risque de projection.

Cas confirmés d’Ebola, Marburg, Lassa, Crimée-Congo ou épidémie d’étiologie inconnue :

– Mesures plus spécifiques :

• confinement strict dans un secteur réservé, avec sas d’entrée/sortie,

• désinfection des excrétats (2% de chlore actif) et élimination sécurisée,

• désinfection du linge souillé par chloration (0,1% de chlore actif),

• tenues de protection pour le personnel : double paire de gants, masque, calot, lunettes de protection, blouse et surblouse, tablier, bottes de caoutchouc,

• circuit entrée/sortie : linge propre pour le personnel à l’entrée ; aire de désinfection à la sortie : blouses, bottes et gants de caoutchouc sont trempés dans une solution chlorée (0,1% de chlore actif) 2 heures avant lavage. Conteneur pour le matériel à usage unique. Lavage des mains au savon.

– L’accompagnant (1 au maximum), aidé et supervisé par le personnel, suit les mêmes mesures.

– En cas de décès, ne pas laver le corps. Si impératif culturel : tenue de protection, lavage à l’eau chlorée (2 % de chlore actif), nombre restreint de personnes.

Enterrement le plus rapidement possible, dans un sac mortuaire si possible.

– Port de la tenue de protection pour toute manipulation de matériel souillé. Aucun matériel contaminé ne doit sortir de la zone d’isolation qui comporte un incinérateur, une fosse à objets coupants/tranchants et une fosse à déchets organiques.

Cas confirmés de fièvre jaune ou fièvre de la vallée du Rift :

– Mesures d’hygiène universelles.

– Placer le patient sous moustiquaire pour éviter la transmission.

Dans tous les cas : déclarer aux autorités de Santé du pays.

Traitement :

– Traitement étiologique : uniquement pour la fièvre de Lassa et de Crimée-Congo (ribavirine).

– Traitement symptomatique :

• fièvre : paracétamol. L’acide acétylsalicylique (aspirine) est contre-indiqué.

• douleurs : légères (paracétamol), modérées (tramadol), sévères (morphine sublinguale) : voir douleur.

• déshydratation : suivre les plans de prévention ou de traitement de la déshydratation, OMS.

• état de choc hémorragique.

• convulsions.

• vomissements : prométhazine PO

Enfant de 2 à 10 ans : 10 à 25 mg à répéter toutes les 6 heures si nécessaire

Enfant de plus de 10 ans et adulte : 25 mg à répéter toutes les 6 heures si nécessaire

– Pour Ebola et Marburg : les indications d’injections doivent être strictement limitées.

La mise en place et le maintien de voies veineuses constituent un risque de contamination pour le personnel. Toute voie veineuse doit être parfaitement sécurisée afin que le patient, souvent confus, ne puisse l’arracher.

Prévention :

– Vaccination

• Fièvre jaune : vaccination de masse en cas d’épidémie

Enfant dès l’âge de 6 mois et adulte : une dose unique de 0,5 ml en IM de préférence ou SC profonde, dans le muscle deltoïde. Chez la femme enceinte, n’administrer qu’en cas d’épidémie. vaccination de routine (PEV)

• Fièvre de la vallée du Rift (uniquement en cas d’épidémie)

– Lutte contre les vecteurs lorsque ceux-ci sont connus.

– Hygiène hospitalière indispensable dans tous les cas.

* FHV à potentiel épidémique
SC : syndrome commum
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