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Hallucinations visuelles

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Halluciner, c’est percevoir en l’absence de tout stimulus externe. Les hallucinations, le plus souvent visuelles ou auditives, conduisent le patient à voir ou à entendre quelque chose qui n’existe que pour lui.

Les hallucinations visuelles sont souvent une des manifestations d’une affection psychiatrique (schizophrénie, Alzheimer) ou d’une pathologie neurologique (lésion temporo-occipitale, mésencéphalique, thalamique).

Elles peuvent être induites par certaines drogues (ciclosporine, vincristine, lithium).

Les plus fréquentes s’observent lors de l’aura migraineuse, dans l’épilepsie occipitale et dans le syndrome de Charles Bonnet.

Hallucinations visuelles

Charles Bonnet, naturaliste suisse, décrit en 1796, un tableau particulier d’hallucinations visuelles survenant chez des patients âgés et malvoyants. Son observation princeps concerne son propre grand-père, porteur d’une cataracte bilatérale. Celui-ci présentait de nombreuses hallucinations, souvent très élaborées, qu’il considérait, avec humour, « magiques et amusantes ». Il les situait en dehors du réel, les critiquait sans effort. Il ne présentait aucune détérioration intellectuelle.

Les hallucinations visuelles du syndrome de Charles Bonnet peuvent être simples ( phosphènes, étoiles, brefs éclairs, bouquets de spots multicolores, impression de voilette, de grillage devant les yeux) ou complexes (animaux en mouvement, visages déformés, monstrueux, objets terrifiants, scènes évoquant des personnes connues, en vie ou décédées).

Ces visions, en noir et blanc ou colorées, surviennent au décours de l’installation du déficit visuel. Elles s’observent en général après 70 ans chez des patients malvoyants : cataracte sénile, dégénérescence maculaire sénile bilatérale, rétinopathie diabétique.

Certains patients ne parlent ni au médecin, ni à l’entourage immédiat de leurs troubles, de peur d’être considérés comme déments. D’autres, s’en amusent franchement, telle cette patiente de 80 ans atteinte de dégénérescence maculaire sénile bilatérale, qui s’émerveillait de la richesse inventive de ses hallucinations visuelles lorsqu’elle contemplait un peu longuement, le papier à fleurs des murs de sa chambre.

L’âge avancé des patients associé au déficit visuel oriente aisément vers un syndrome de Charles Bonnet. Cependant l’imagerie s’impose afin de ne pas méconnaître une pathologie neurologique.

Les deux autres hallucinations visuelles auxquelles il faut penser sont : l’aura migraineuse et la crise visuelle comitiale, mais leur mode de survenue, leur caractère répétitif permettent cliniquement de ne pas les confondre avec un syndrome de Charles Bonnet.

Dans la grande majorité des cas, les patients ne sont pas gênés par leurs hallucinations visuelles souvent peu nombreuses dans une journée, en revanche, certains d’entre eux inquiets et déprimés par leurs visions terrifiantes, réclament un traitement ; ils sont parfois améliorés par l’halopéridol.

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