Selon le professeur Philippe Even, les médicaments contre le cholestérol ne serviraient à rien. Il estime en effet qu’ »un taux de cholestérol élevé n’est pas la cause des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ».
Cinq mois après avoir publié un ouvrage sur les médicaments en collaboration avec le professeur Bernard Debré, le professeur Philippe Even revient à la charge en publiant un autre livre dans lequel il explique que les médicaments contre le cholestérol ne servent à rien. Selon lui, « un taux de cholestérol élevé n’est pas la cause des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ».
Il martèle ainsi dans La vérité sur le cholestérol qui sortira le 21 février : « Il n’y a aucun exemple, dans toute l’histoire du médicament d’hier et d’aujourd’hui, d’un dérapage scientifique et éthique comparable et d’une cascade de tromperies aussi moralement choquantes ». Pour ce pneumologue, le cholestérol pourrait n’être rien de moins qu’un ennemi imaginaire contre lequel des millions de personnes se battent pour rien depuis des années. « Le cholestérol, est sans danger », affirme-t-il encore et les statines censées lutter contre celui-ci seraient prescrites inutilement dans 90% des cas.
Un marché mondial de 25 milliards de dollars par an
Il affirme en effet que les statines « n’ont en rien modifié la fréquence des maladies cardio-vasculaires ». Sans surprise, ces affirmations ont de quoi faire grincer des dents les laboratoires pharmaceutiques qui écoulent pour 2 milliards d’euros de statines en France, faisant de ces produits leur principale source de revenu dans le monde (25 milliards de dollars par an). Avec les 5 millions de Français sous traitement (200 millions dans le monde) ces 2 milliards représentent un quart du déficit de l’assurance maladie, selon le professeur Even.
D’autant que les statines, en principe destinées à faire baisser le taux de cholestérol en cas d’antécédent cardiaque notamment, sont actuellement prescrites à titre préventif. Face à cette nouvelle attaque, la Haute Autorité de santé (HAS) a aussitôt réagi en rejetant les accusations du pneumologue et en demandant aux malades de « ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin ».
Citée par le Point.fr, elle a néanmoins admis que les statines n’étaient pas toujours bien prescrites et qu’elles étaient prescrites abusivement à des personnes ayant un taux de cholestérol élevé mais ne présentant pas d’autre facteur de risque cardio-vasculaire.
Le cholestérol, une « invention » des labos pharmaceutiques ?
« Les statines ont une place dans la prise en charge de certains patients, car elles sont associées à une baisse de la mortalité d’environ 10% et du risque de la survenue d’accidents cardiovasculaires », estime la HAS qui se base sur une méta-analyse datant de 2010 et ayant porté sur 91 études internationales incluant 170.000 patients. Le professeur Even n’est pourtant pas le seul à affirmer haut et fort que les statines n’ont que peu d’intérêt dans le cadre d’une maladie imaginaire.
Le cardiologue Michel de Lorgeril, chercheur au CNRS, clame lui aussi depuis près de 15 ans que le cholestérol « n’est pas une maladie », mais « une invention » des laboratoires pharmaceutiques. En tout, 98 chercheurs internationaux indépendants se sont regroupés en 2002 au sein du Thincs (the International Network of Cholesterol Skeptics) pour contester les bénéfices de statines, notamment sur les patients ne présentant pas d’antécédent cardiaque.
Source : maxisciences
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