Définition de la nutrithérapie

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Health Care

Définition de la nutrithérapieUn peu d’histoire

Déjà dans la Chine antique, il y a plus de cinq mille ans, on avait observé que la consommation d’algues était bénéfique pour les porteurs de goitre. On sait aujourd’hui qu’ils profitaient de l’iode contenu dans ces algues.

Les Romains, eux, se sont aperçus que boire l’eau dans laquelle ils gardaient leurs armures au frais leur donnaient plus d’énergie. En France, d’ailleurs, on qualifie toujours le manque de fer de carence « martiale », du nom du Dieu romain de la guerre.

Les Grecs quant à eux, préconisaient comme médicaments l’ail, l’oignon, la pomme…

Enfin, Hippocrate édictait son fameux « Que ton aliment soit ton médicament ». il y a de cela plus de deux mille huit cent ans.

C’est au XIXeme siècle que l’on a commencé à reconnaître les différentes catégories de molécules qui nous composent : protides, lipides et glucides. Puis, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, la biochimie s’est affinée et l’on a découvert l’importance d’éléments en plus petites quantités dans le corps : les minéraux (appelés oligoéléments quand ils sont en très faible quantité) et les vitamines, dont on a enfin compris que le manque pouvait être mortel et générateur de maladies comme le scorbut, le béribéri, la pellagre, le rachitisme, l’anémie…                                                   

La médecine du XXème siècle a évolué de manière spectaculaire, à la fois grâce aux avancées des siècles précédentset par les techniques et technologies médicales innovantes, les médicaments et molécules chimiques toujours plus puissantes.

Grâce à ces avancées médicales, conjuguées à une nette amélioration de l’hygiène de vie dans nos pays, et surtout grâce à la réduction de la consommation de calories, l’espérance de vie a fait des progressions majeures au cours des dernières décennies. Il suffit de regarder le dernier rapport de l’OMS ou les statistiques de la Banque Mondiale pour s’en convaincre. Dans son rapport de 2014, l’OMS cite : « Une petite fille née en 2012 peut s’attendre à vivre en moyenne 72,7 ans et un petit garçon né la même année 68,1 ans. C’est six ans de plus que l’espérance de vie moyenne mondiale pour un enfant né en 1990 ». Selon la Banque Mondiale, en 2012, la Belgique franchissait la barre des 80 ans d’espérance de vie à la naissance pour la moyenne de sa population. Voilà de quoi nous réjouir.

Et pourtant…

On enregistre un fléchissement dans de nombreux pays. L’espérance de vie des Américaines a reculé de 2 ans, l’année dernière en France la mortalité globale a augmenté.

Par ailleurs l’espérance de vie en bonne santé stagne. Les maladies cardiovasculaires tuent annuellement 17,3 millions de personnes.Le cancer, dont la fréquence augmente de manière très préoccupante, y compris chez les enfants, entraîne 8,2 millions de décès par an et le diabète 5,1 millions.

Dans un dossier de mars 2015, l’OMS soulignait encore que 47,5 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde et que 7,7 millions de nouveaux cas se déclaraient chaque année. La maladie d’Alzheimer, la cause la plus courante de démence, serait, elle, à l’origine de 60 à 70% des cas.

Enfin, le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980. En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes – personnes de 18 ans et plus – étaient en surpoids, dont plus de 600 millions étaient obèses.

Plus inquiétant encore, 42 millions d’enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids ou obèses en 2013.

Toutes ces maladies sont dites « maladies de civilisation »

L homme, en se «civilisant», a réussi à se rendre malade par ses choix alimentaires, la pollution, la sédentarité, le stress, l’altération de la qualité du sommeil.

Avec les méthodes brutales de l’agriculture intensive et la surutilisation d’engrais et de produits chimiques le sol s’est terriblement appauvri. Nos végétaux ont ainsi perdu beaucoup de leur richesse nutritionnelle. En privilégiant des monocultures mal choisies (céréales à gluten, maïs pro-inflammatoire…) et une politique d’élevage intensif, les industries agro-alimentaires ont envahi le marché de produits pathogènes. En outre, les méthodes de conservation moderne, de préparation, de raffinage et de cuisson à haute température, de même que l’utilisation d’additifs alimentaires ont encore altéré la qualité nutritionnelle des aliments. Sans compter l’arrivée de produits préparés trop sucrés, trop salés avec une haute teneur en matières grasses saturées, trans ou oméga 6, qui ont transformé l’aliment en véritable générateur de pathologies.La prise de certains médicaments ainsi que les pollutions, le tabagisme, l’alcool, le stress, augmentent les besoins en nutriments et en nutriments essentiels.

Depuis les années 50, le rôle essentiel des macronutriments et des micronutriments dans la prévention, le traitement ou le co-traitement de nombreuses pathologies ont été mis en avant par des dizaines de milliers d’études expérimentales, épidémiologiques et cliniques.

Dès les années 50-60, Roger Williams, découvreur de la vitamine B5 et Linus Pauling, chimiste américain double Prix Nobel, mettent en avant la possibilité d’une médecine orthomoléculaire qui agisse à l’aide de substances physiologiquement actives (les vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels, acides aminés), afin de corriger le fonctionnement des gènes (ce que l’on appelle aujourd’hui « nutrigénomique ») et des cellules.

De cette vague de travaux est née une nouvelle discipline :

La NUTRITHÉRAPIE,

Une discipline qui parle au corps son propre langage, avec des molécules qui le composent (acides aminés, acides gras, vitamines, minéraux…) et qui lui permettent de fonctionner et des molécules proches, issues de la biochimie végétale.

La nutrithérapie n’est donc pas une médecine alternative.
Elle repose sur la biochimie dont elle est l’application pratique.

Accueil et contextualisation

Introduction sur le contexte médical

  • Machine médicale actuelle centrée sur la « guerre à la maladie » : antibiotiques, anti-inflammatoires, antalgiques, fébrifuges, antihistaminiques, hypolipémiants, anti-hypertenseurs, anti-dépresseurs, etc…
  • Succès incontestables, mais faillite au niveau de la santé publique, car les maladies sont mieux soignées, mais leur fréquence augmente (sauf léger fléchissement incidence cardiovasculaire). Explosion du surpoids, du syndrome métabolique et du diabète, dans des tranches d’âges de plus en bas basses. Croissance exponentielle des intolérances alimentaires, allergies, maladies inflammatoires. Doublement du nombre de cancers chaque 20 ans, 5% de Français en plus sous chimiothérapie chaque année. Explosion d’Alzheimer et autres maladies dégénératives aussi liée au vieillissement de la population. Abus de médicaments et de procédures médicalesnon justifiées. Coûts insupportables et conséquences : plusieurs millions de journées d’hospitalisation dues aux effets secondaires des médicaments, environ 20 000 décès par an + 750 000 infections nosocomiales associées à 10 000 décès supplémentaires (l’abus d’antibiotiques est la première cause d’apparition des bactéries antibiorésistantes). Les personnes âgées sont systématiquement mises sous anxiolytiques et hypnotiques pour être mieux « gérées ». En moyenne un senior se retrouve sous 6 médicaments par jour. Une étude prenant tous les dossiers de la Sécurité Sociale des patients de plus de 80 ans montre qu’ils en consomment plus de 10 par jour ! Or, une des règles de base de la pharmacologie est qu’à plus de 3 médicaments, les interactions sont incontrôlables.
  • L’industrie pharmaceutique a « manipulé » les médecins et les autorités pour faire baisser les normes ex : cholestérol et « inventer » de nouvelles maladies, en particulier psychiatriques (DSM IV).
  • La plupart des médicaments sont à visée symptomatique et non curative. Cette inefficacité curative entraîne des dépendances à long terme. Ex : anxiolytiques à la place du magnésium. La quasi totalité des médicaments ont des effets antinutritionnels qui ne sont pas pris en compte (exceptions rares comme le potassium avec les corticoïdes), ce qui est une cause majeure d’effets secondaires. Les effets secondaires des médicaments profitent à l’industrie pharmaceutique car ils entraînent la prescription… d’autres médicaments.
  • Pour commercialiser de nouveaux médicaments l’industrie n’a pas publié les études négatives et a caché les effets secondaires (ex statines, Vioxx, Avandia anti-diabétique à qui l’on attribue 83 000 infarctus aux USA et qui a été retiré discrètement du marché français, Mediator, pilules génératrices d’accidents vasculaires cérébraux, Dépakine chez les femmes enceintes, etc….).
  • Le rapport bénéfice/risque de la médecine s’est globalement détérioré.
  • La Haute Autorité de Santé (HAS) a, en 2011, suite au scandale du Mediator, demandé de « sortir du tout médicament » et recommande de commencer par la nutrition, l’activité physique, et les thérapies psychologiques…
  • Mais en pratique, les médecins ne sont pas formés ni à la maîtrise, ni à la prescription de ces outils, ce qui nécessiterait une réforme en profondeur non seulement de l’enseignement, mais de la consultation. La consultation de prévention n’est toujours pas remboursée. Les tarifs actuels ne permettent pas de prendre le temps d’échange avec le patient qui permettrait une telle démarche globale. Certaines caisses d’assurance maladie et mutuelles avancent dans cette direction.
  • Il s’agirait de maîtriser non seulement les outils de diagnostic et de « guerre à la maladie », mais aussi les outils de promotion de la santé, la restauration de l’énergie, le diagnostic et la correction des déséquilibres alimentaires et des déficits nutritionnels, le renforcement des défenses immunitaires, antiinflammatoires, antitoxiques, des capacités de réparation, d’adaptation et de guérison, le diagnostic des pathologies environnementales, les protocoles d’assainissement de l’environnement (travail, transport, maison, cuisson, etc…), les protocoles de réduction des dépendances, y compris médicamenteuses, la compensationdes effets antinutritionnels des médicaments, les outils de gestion du stress, d’optimisation du sommeil, les techniques de coaching long-terme y compris dans le domaine de l’activité physique, etc….

Implication pour les médecins

  • Nouvelles compétences intégrées dans la formation de base, nouveaux métiers qui répondent aux besoins sanitaires réels de la population : ex : fatigologue/stressologue, préventologue, médecine préconceptionnelle…, le médecin peut être un chef d’orchestre, prescrivant et coordonnant d’autres intervenants en nutrition, sport, médecine environnementale, ergonomie, psychothérapie…
  • Le cahier des charges, les moyens et les pouvoirs donnés à des corps de métiers théoriquement consacrés à ces objectifs, mais qui n’en ont actuellement pas les moyens, comme la médecine scolaire, la médecine du travail, doivent être révisés.

Redéfinition de la consultation :

Une consultation doit comprendre après l’écoute du motif, un temps d’exploration systématique des composantes nutritionnelles, environnementales, de vie, psychologiquesdu patient (une partie de ces données pourraient être collectées par questionnaires sur internet préalablement), l’examen clinique, la prescription des analyses pertinentes et des composants prioritaires du traitement. Elle doit être suivie d’une progression sur le long terme de type coaching, c’est-à-dire enregistrant les progrès du patient d où il est parti, pour le faire progresser par étape durablement. Intérêt d’un « carnet de route » qui permette au patient de suivre son évolution.

Définition de la nutrithérapie

La nutrithérapie optimise les fonctions, prévient et co-traite des pathologies par :

  • des techniques de changement du comportement alimentaire,
  • le diagnostic et la correction des déficits et surcharges nutritionnels,
  • l’utilisation pharmacologique des aliments, vitamines, minéraux, acides gras, acides aminés, phytonutriments,

Objectifs de la nutrithérapie :

  • Promotion de la santé : restauration de l’énergie, bilan et correction des déséquilibres alimentaires et des déficits nutritionnels, techniques de coaching, conscientisation des pollutions de l’environnement (travail, transport, maison, cuisson…),
  • Optimisation des fonctions : l’énergie, le poids et la composition corporelle, la solidité du squelette, des articulations, des tendons, les fonctions digestives, d’absorption, de métabolisation, d’élimination, les défenses anti-infectieuses et immunitaires en général (rôles dans les cancers), de protection anti-inflammatoire, de modulation hormonale, de reproduction (fertilité masculine, féminine, grossesse, accouchement), de croissance physique et de développement cérébral, de performances physiques et intellectuelles, de résistance aux stress, de la concentration, de l’humeur et des capacités de décision et d’adaptation, de détoxification, de réparation (ADN, protéines, membranes cellulaires, tissus, vaisseaux, cœur, cerveau, peau, tendons, cartilages, muscles, etc…), de ralentissement du vieillissement et de longévité en bonne santé…,
  • Prévention des altérations des cellules germinales, préservation du patrimoine génétique et des capacités reproductrices, prévention des pathologies aigues (infectieuses, allergiques, etc…) et chroniques (SEP, dégénératives : cancers, maladies cardiovasculaires, etc…),
  • Réduction de la consommation de médicaments et de procédures médicales, réduction des effets secondaires des médicaments (compensation des effets antinutritionnels et facteurs protecteurs) et des procédures médicales (ex : irradiation lors d’un scanner, infections nosocomiales),
  • Traitement et co-traitement des pathologiesqu’elles soient génétiques, aigues, chroniques ou dégénératives. Quels que soient les outils utilisés : allopathie, chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, psychothérapie, phytothérapie, acuponcture, ostéopathie, homéopathie, etc …, un patient dont l’énergie n’a pas été restaurée et dont les déficits et les surcharges nutritionnels n’ont pas été corrigés ne peut pas bénéficier pleinement du potentiel thérapeutique de ces techniques,
  • Par ailleurs, les aliments et nutriments ont des effets pharmacologiques qui permettent de réduire les doses de ces traitements et donc leurs effets secondaires.

Moyens de la nutrithérapie (et moyens complémentaires)

  • L’alimentation, (la diététique a, jusqu’ici été surtout privative : calories en cas de surpoids, sucre en cas de diabète, sel en cas d’hypertension, gibier en cas de goutte…)
  • Les conseils nutritionnels ont une efficacité quasi nulle (le comportement alimentaire est un comportement surtout reptilien et affectif),
  • Les régimes court terme ont un intérêt très limité,
  • Il s’agit donc plutôt de faire du conseil positif : mettre en avant ce qu’il y a à gagner, un bon aliment chasse un mauvais (quand on mange du poisson on ne mange pas de viande, etc…),
  • Il s’agit donc d’introduire, progressivement, mais durablement, de nouvelles habitudes,
  • Cela requiert la maîtrise de techniques de changement de comportement que s’approprie le patient,
  • Cela requiert la capacité de rééquilibrer les comportements pulsionnels et de dépendance (sucré, alcool, tabac…) via la modulation des systèmes sérotoninergiques,de même que les habitudes (conditionnement endorphinique)et les mécanismes de « prédation déplacée »,
  • Les compléments nutritionnels : vitamines et minéraux, acides gras, acides aminés et substances phytochimiques (trois niveaux : doses nutritionnelles, de correction de déficit, pharmacologiques),
  • Les moyens complémentaires : réduction de la charge toxique (environnement et détoxification), phytothérapie, programmes d’activité physique, ergonomie, techniques d’énergétisation, massages, ostéopathie, cures thermales, outils de gestion du stress, psychothérapie, groupes de soutien et associations de patients, etc…

Intérêts de la nutrithérapie

  • La nutrithérapie parle au corps son propre langage avec des molécules : acides aminés, acides gras, vitamines, minéraux, … qui le composent et lui permettent de fonctionner, ce qui explique en grande partie un rapport bénéfice/risque dès le départ très supérieur à celui de toute intervention xénobiotique,
  • Lanutrithérapie n’est pas une médecine alternative, elle repose sur la biochimie dont elle est l’application pratique et elle est soutenue par des dizaines de milliers d’études épidémiologiques et d’intervention,
  • La nutrithérapie a un pouvoir considérable sur la prévention, trop peu abordée par l’allopathie,
  • La nutrithérapie est un moyen d’allonger la durée de vie en bonne santé.
  • La nutrithérapie est de toute manière incontournable, même quand elle ne peut, seule, traiter une pathologie, les autres techniques ne pouvant faire l’économie du niveau énergétique, et de la dynamisation des processus cellulaires indispensables à la réduction des effets secondaires de ces techniques et à leur efficacité,
  • Une grande partie de la nutrithérapie repose sur des modifications des choix alimentaires, la première intervention incontournable, associée à des techniques de respiration, d’injection de mouvement dans le quotidien, d’outils de gestion du stress, d’assainisssement de l’environnement, d’optimisation du sommeil, etc…., tout ceci étant associé à du plaisir et un confort de vie augmenté, contrairement à certaines prises de médicaments, hospitalisations, procédures médicales auxquelles on n’a recours que lorsqu’on est obligé de le faire,
  • Le plaisir est une composante essentielle (validée par les études) du traitement,
  • L’approche positive du conseil alimentaire associée à l’appropriation des techniques de changement de comportement retentit sur l’ensemble des capacités de mieux-vivre et de capacité de guérison de la personne,
  • De nombreuses recommandations, sont associées au plaisir : ex : chocolat noir, vin rouge à dose modérée, etc…
  • Le plaisir de manger est de fait, partie intégrante de la démarche, l’entraînement à la dégustation ayant de nombreux effets positifs (ex satiété, digestion…),
  • Les compléments alimentaires ne se justifient que si les apports nutritionnels optimaux ne peuvent pas se faire par l’alimentation, si les besoins sont augmentés (ex : croissance, grossesse, sport, etc…), si l’on a besoin d’une dose correctrice de déficit ou pharmacologique, si la pharmacologie nécessite une prise séparée de l’alimentation (ex : acides aminés précurseurs de neurotransmetteurs),

L’évolution de l’univers à l’homme

La connaissance de l’origine de l’Univers, de la Terre, de la Vie, de l’Homme, des fonctions biologiquesest fondamentale pour thérapeutes et patients, car elle est la base sur laquelle l’appréciation permet de motiver tous les changements nutritionnels et de mode de vie profitables.

Une personne qui ne perçoit pas le côté « magique » de son existence, ne s’aime pas, n’est pas motivée pour s’arrêter de fumer, mieux manger, prendre des compléments alimentaires, respirer consciemment, bouger, acquérir des outils non toxiques de gestion du stress, …

Auteur Jean-Paul Curtay

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